Le 18 septembre, le Général Von Mosel décide la reddition des troupes placées sous son commandement, mettant ainsi un terme aux combats pour la libération de Brest.
Enfoui, dans la végétation, un des nombreux blockhaus de Roscanvel a vu sortir d'un profond souterrain un certain Lieutenant Général Ramcke, le 19 septembre 1944. Le Lieutenant Général Ramcke commandait la place forte de Brest en 1944. La pression américaine s'accroît et par petites unités autour de Brest, les soldats Allemands se rendent. Ce général s'enfuit par bateau et se réfugie dans un bunker à proximité du Fort des Capucins. Les troupes allemandes sur la Presqu'île de Crozon sont encore nombreuses, il espère résister. Il se trompe sur la réalité militaire du moment. Oui les allemands sont nombreux, plus nombreux que les américains qui semblent être venus en sous nombre. Cependant les soldats Allemands savent que des troupes d'élites se sont rendues à Brest. Ils savent que la Bretagne est libérée. La terre natale est devenue lointaine. Se battre revient à mourir, pourquoi faire ? La victoire n'est plus à leur portée. Même s'il y a eu quelques combats rugueux, partout les lignes allemandes de la presqu'île cèdent. En fin d’après midi du 19 septembre 1944, le général Ramcke se rend avec plus de 1500 de ses hommes positionnés sur les hauteurs du fort des Capucins. Ce sont les derniers combats de la presqu'île de Crozon, la guerre est enfin terminée...
Ultime trait d'orgueil, le Général Ramcke exigea de se rendre à des officiers supérieurs de son rang. Le Brigadier Général Américain Charles D.W. Canham et le Major Général Donald Stroh de la 8ème Division de l'armée américaine sont présents. La scène se serait passée dans la soute à munitions du bunker dans lequel l'Etat-Major Allemand se serait réfugié. En colère, face à ce trait d'orgueil du Général Ramcke, le Général Canham répliqua en désignant ses hommes proches de lui "Voici mes acréditations !".
Le 19, dans la soirée, il se rend, sans gloire, au Général de Brigade Canham. Le général américain Middelton avait prévu la résistance des troupes allemandes quand il déclarait : « Dans toute ma carrière militaire, je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi performant que les défenses de la Presqu’île de Crozon ». Ainsi rendait-il hommage à Vauban qui en était le concepteur !
Le lendemain au QG américain de Lesneven, Ramcke prendra la pause avec son chien devant des journalistes avec des petits sourires équivoques... Hitler venait de lui donner les plus hautes distinctions militaires pour sa résistance au siège de Brest (croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne, glaives et brillants).
Le général Ramcke sera prisonnier, un temps, au camp de Clinton , Mississipi USA, puis jugé et condamné en France en 1951 à 5 ans d'emprisonnement pour crimes de guerre et pour son adhésion au nazisme.
Aujourd’hui, une plaque commémorative, placée en bordure de la D395, signale l’emplacement de la reddition et en nomme les acteurs.
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